Dossier exploitation minière, le Vice-gouverneur contredit par la Société civile
Tshopo/Basoko : Dossier exploitation minière, le Vice-gouverneur contredit par la Société civile, ainsi que l’asbl Minorité Silencieuse et autres notables.
Au
cours de son édition vespérale du 23 Avril 2020, la RTNC/KISANGANI a
diffusé un long reportage au sujet de la mission effectuée du 14 au 21
Avril 2020 par le Vice-Gouverneur de la Province de la Tshopo dans le
Territoire de Basoko, avec pour but d’imposer l’exploitation des
minerais dans le Secteur de Bangelema-Mongandjo, au profit de
l’entreprise chinoise « Xiang Jiang Mining ».
Au
cours de ce journal, Abibo Sakapela Bi Mungamba Mauricie a
déclaré que « la population du Territoire de Basoko a accepté
l'exploitation de l'or sur la rivière Aruwimi par la Société Xiang Yiang
Mining qui va développer dans ce territoire pendant 99 ans ».
Par
la même occasion, pour tenter de matérialiser cette affirmation, les
reporteurs, Dady ANIFA et BAELONGANDI ont sélectionné et diffusé
seulement un extrait de 5 secondes, de l’interview du Président de la
Société Civile de Basoko, Jean Pierre Elonga dans laquelle il a
introduit sa communication en disant que « la population de Basoko n’a
pas refusé cette exploitation, ... », sans pourtant aller jusqu’au bout,
alors qu’il n’en était pas le cas d’une quelconque acceptation.
Cette
nouvelle a suscité la colère de la population de Basoko, pendant
qu’elle avait montré à la délégation du Vice-gouverneur sa position de
boycotter fermement cette exploitation.
DES RECTIONS
La
première réaction est celle de Monsieur Jean Pierre Elonga, Président
de la Société civile du Territoire de Basoko. Au cours d’une déclaration
à la presse locale à Basoko, il se dit étonnez que le Vice-gouverneur
puisse dire que Basoko a accepté l’exploitation des minerais.
Il
a déclaré en ces termes : « Je suis surpris de cette nouvelle, vraiment
certains politiciens sont très drôles. Ils ont seulement sélectionné la
partie introductive ? Il fallait aller jusqu’au bout, car j’avais
poursuivi en disant que le peuple Mosoko ne refuse pas l'exploitation,
mais il faut que cette dernière respecte les normes et se fasse avec les
gens qui respectent les lois de notre pays. Il faut aussi que l'étude
d'impact environnemental et social se fasse au préalable et
obligatoirement avant toute négociation comme dit le décret-loi n°14/019
du 2 août 2014 fixant les règles des mécanismes procéduraux », fin de
citation.
« Je dément cette affirmation qui constitue de mensonges », a-t-il conclu.
Même
son de cloche du côté de l’asbl Minorité Silencieuse à Basoko qui mène
également le combat contre cette exploitation jugée illicite. Pour le
Chef de Travaux José Mokilikanda, Chef d’Antenne de cette structure
citoyenne à Basoko, les leaders locaux ont plutôt engagé le débat avec
le Vice-Gouverneur et non avec les chinois comme était prévu dans son
ordre de mission, dont la supervision des négociations entre la
population et les chinois et la restauration de l'Autorité de L'État en
cas de nécessité.
Dans son message largement
partagé sur les réseaux sociaux et exploité par votre rédaction,
Monsieur Mokilikanda s’exprime en ces termes :
«
Dès son introduction, le Vice-gouverneur avait déjà montré sa position
de partialité, car il a bien dit : « si vous fermez la porte à la
négociation vous ouvrez la porte à la force de L'État ». Il a réitéré sa
position en donnant l'exemple des motards de Kisangani lorsqu'ils
résistaient à honorer la taxe provinciale. En prenant le premier la
parole, je lui avais dit ceci :
1) le
peuple mosoko ne refuse pas l'exploitation, mais il faut que cette
dernière respecte les normes et se fasse avec les gens qui respectent
les lois de notre pays ;
2) Il
faut que l'étude d'impact environnemental et social se fasse au
préalable et obligatoirement avant toute négociation comme dit le
décret-loi n°14/019 du 2 août 2014 fixant les règles des mécanismes
procéduraux;
3) il
faut que les négociations se fassent en présence de tous les leaders de
Basoko, y compris ceux qui sont loin (Kinshasa, Kisangani et partout au
monde), cela après les la levée des mesures d'état d'urgence décrétée
par le Chef de l’Etat. C'est cette déclaration que l’Autorité
provinciale ne voulait pas entendre dans ses oreilles, il commença à
parler en haussant même le ton avec des intimidations, en disant «
l'État d'urgence n'empêche pas que l'administration se fasse, il faut
que j'envoie ma délégation pour aller délimiter l'espace des chinois qui
est de 10 carrés seulement ». Redemandant la parole, l'Autorité a
refusé ». Fin de citation.
Poursuivant dans son
même message, le Chef d’Antenne de la MS/BASOKO, a indiqué qu’au cours
de la même rencontre, Monsieur Samos Ngbundu, un leader local, prenant
la parole, a démontré à l'Autorité la cause du refus d'exploitation de
la population par les chinois. Après cela le GOUVICE ABIBO lui a ravi la
parole sans qu'il termine.
En outre, quand le
Maître Victor MOLAMBOLE, un autre leader communautaire a coincé
l'Autorité par des textes légaux, cette dernière lui a également ravi la
parole en lui disant : « mets-toi, tu veux exciter la population à
refuser l'exploitation ».
« Enfin, nous avons
sollicité auprès de l’Autorité un moratoire de trois mois pour
sensibiliser la population sur cette fin, et c'était pour nous la façon
de clore le débat qui a commencé depuis 11 heures pour terminer à 20
heures. Avant d'entre dans la salle, nous étions dépouillés de nos
téléphones, on a même chassé un journaliste local (Monsieur LABAMA),
mais l’équipe de la délégation avait le téléphone », ajoute-t-il.
A
lui de poursuivre : « Le lendemain, après avoir constaté que l'espace
donné aux chinois était plutôt de 50 carrés et non de 10 carrés, nous
avons envoyé les deux Présidents de la Société civile pour lui montrer
ses mensonges, avec des documents à l’appuis. L'Autorité va leurs dire
que « 10 ou 50 carrés, l'essentiel est de descendre sur terrain ensemble
avec son équipe, pour voir comment le bornage se fera », et nous avons
refusé.
Il a conclu en disant que « retenez donc
que tout ce qui est lié à l'exploitation dans le Territoire de Basoko
avait déjà été planifié en amont par le Gouvernement Provincial de la
Tshopo, l'Autorité était descendue à Basoko seulement pour chercher une
couverture auprès de la population locale en imposant sa position au
Chef de Secteur et certains chefs de groupements en leurs bandant les
yeux avec une somme de 200.000 FC, en complicité avec nos frères qui
l'avaient accompagné, pour accepter l'exploitation. Voilà le vrai
rapport, que personne vous trompe mes frères, car j'étais témoin
oculaire de l'événement. CT José MOKILI/Chef d'Antenne MS Basoko ».
Par
ailleurs, au cours du même journal, les reporteurs ont indiqué que le
Vice-Gouverneur ABIBO avait aussi sensibilisé la population au respect
des mesures d’hygiènes pour lutter contre Covid-19.
Réagissant
à ce sujet, un notable de Basoko qui a requis l’anonymat affirme : «
c’est faux et archifaux. Le Vice-gouverneur n’avait même pas fait
allusion à cette maladie, pendant que nous lui avons prévenu qu’il est
interdit de tenir des rencontres avec plus de 20 personnes. Mais à
Basoko, lui comme Autorité provinciale sensée de respecter cette mesure,
ne l’a pas fait. Il y a eu des réunions avec plus de 50 personnes.
D’ailleurs, nous préparons une plainte contre lui. Nous craignons aussi
les chinois, ce sont eux qui sont vecteurs de cette maladie », fin de
citation.
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